EDITO
Cette année fut riche en événements, pas moins de 32 votations pour notre canton, mais aussi 5 Assemblées Générales, 5 conférences et 9 Stämme pour les Jeunes Libéraux-Radicaux genevois. S’engager pour les JLRG peut prendre diverses formes et n’est pas sans repos. Ce qui st sûr, c’est que l’on y prend du plaisir ! Ces divers événements nous permettent de rencontrer une multitude d’individus, de notre couleur politique ou non, avec qui l’on peut échanger et mieux découvrir ensemble notre société. Cette année, nous avons eu une très bonne couverture médiatique grâce à notre ancien président Darius Azarpey, pas moins de 10 interviews radio/tv/ journal. Celui-ci laissa ensuite, après presque 2 ans à notre tête, la place à Mohamed Atiek
(interview ci-dessous).
De la part du comité, merci à nos membres d’avoir rendu cette année possible. Cela ne donne qu’une envie: continuer !
Bonnes fêtes et à l’année prochaine pour une nouvelle édition !
Louise Morand
Secrétaire des JLRG

INTERVIEW DE LA RÉDACTION :
MOHAMED ATIEK, NOUVEAU PRÉSIDENT DES JLRG
Après le départ de Darius Azarpey, qui fut président des Jeunes libéraux-radicaux genevois pendant deux ans, Mohamed Atiek fait son entrée, ou « Momo » comme tout le monde l’appelle. Il l’est l’un des membres les plus actifs, et cela depuis des années. Arrivé à la jeunesse libérale-radicale lors de la fusion, il est souvent décrit comme étant « plus suisse que suisse ». Né à Genève, il a grandi au cœur du quartier des organisations internationales et des missions diplomatiques après que son père s’y soit installé en travaillant pour l’une de ces missions.
Actuellement en études de droit, ayant entre autre servi l’armée suisse au Kosovo, il a été actif dans beaucoup d’associations comme le parlement européen des jeunes, ou encore plus tôt, dans l’association des élèves de son collège, dont il a été le cofondateur.
Aujourd’hui il toujours actif dans de nombreuses associations comme la Société suisse des étudiants de Zofingue, l’association des étudiants de l’UNIGE pour l’étude la philosophie libérale, et bien d’autres. Les JLRG sont entre de bonnes mains avec lui. L’AG du 22 novembre lors de laquelle le comité a également été renouvelé, marque le début d’une nouvelle ère pour la plus grande jeunesse du canton. Le Jeune Genevois (JG) : Momo, pourquoi le PLR ?
Mohamed Atiek (Momo) : Le PLR est avant tout le parti qui a su mettre l’Homme en tant qu’individu au centre de sa réflexion et de ses actions. Il a toujours œuvré pour le bien de la population à travers cette approche libérale mais aussi en tentant de préserver nos libertés qui sont parfois en péril et pour lesquelles il convient de se battre. Bien que celles-ci soient garanties par nos constitutions, respectivement cantonales et fédérale, on a tendance à oublier qu’elles ne sont pas acquises et qu’il faut mener chaque jour un combat politique pour ne pas qu’elles soient vidées de leur substances. Le PLR a toujours su mener ce combat dans le respect des autres et des institutions.
JG : Et ensuite, où vois-tu les JLRG dans cinq ans ?
Momo : Après la fusion entre les jeunes radicaux et les jeunes libéraux, un an avant la fusion des fractions mères respectives, il fallait reconstruire et consolider la base du parti. Chaque présidente et président avant moi à apporté sa pierre à l’édifice pour le faire. Aujourd’hui notre jeunesse est la plus grande du canton et sans doute la plus active. Il faut donc espérer que pendant ces cinq ans nous pour suivions notre progression, que nos augmentions notre représentation dans les différents délibératifs et surtout que nous ayons progressivement une relève formée et à disposition du PLR.
JG : La fondation de notre Etat moderne date d’il y a plus de 150 ans. En tant que jeune militant politique, est-ce que les valeurs libérales-radicales sont toujours d’actualité ? Ne serait-il pas plus simple de défendre l’idéologie socialiste ?
Momo : Il est toujours plus facile de prendre le contre-pied et de réagir plutôt que de proposer et agir. Les réponses apportées par le PLR sont à l’image des questions qui lui sont posées : complexes. Cette complexité est nécessaire et représente bien la société dans laquelle nous vivons. Rien n’est simple et ceux qui prétendent pouvoir apporter des réponses simples à des problématiques complexes ne font que le jeu de la séduction et de la manipulation des esprits. Alors en effet, il est facile d’adopter le point de vue de l’attaquant, qu’il vienne de droite ou de gauche, qui n’a rien d’autre comme but que l’érosion de ce que l’histoire nous a légué : nos libertés. Mais il est essentiel de rester pragmatique afin de les défendre efficacement.
JG : Lors de ces deux dernières années, la section genevoise s’est démarquée de plus en plus du parti mère (Vache à lait, la libéralisation des drogues, le référendum contre la stratégie énergétique 2050, No Billag). Pour toi, est-ce que les JLR peuvent toujours être considérés comme la jeunesse du PLR ?
Momo : L’essence même d’un parti est avant tout les valeurs qu’il défend. Les JLR et le PLR défendent les mêmes valeurs et cela ne fait donc aucun doute le lien existant entre les deux entités est justifié. Cependant, le PLR à un devoir d’agir dans le cadre des institutions. Le consensus est une nécessité absolue pour concilier les différents au sein d’un pays tant varié au niveau politique qu’au niveau de sa population. C’est d’ailleurs ce qui a fait le succès de la Suisse. Les JLR ont quant à eux une mission différente : celle d’aller au bout de leurs idées et de les défendre. Les deux objectifs sont différents, mais complémentaires.

OLIVIER MEUWLY, HISTORIEN DU PLR
DROITE ET GAUCHE : UN CLIVAGE BÉNÉFIQUE
Droite et gauche, voilà un binôme que l’on considère indissociable et lié par nature au paysage politique. Depuis la Révolution française, n’a-t-on pas appris à penser le politique à travers ces deux pôles ?
Pourtant, cette bipartition a rencontré à intervalles réguliers des adversaires qui la jugeait réductrice sinon mensongère. Se satisfaire d’un clivage divisant le monde en deux trahissait, selon eux, une une perception biaisée d’une humanité qui ne pouvait se comprendre que dans son unité.
Ne valait-il pas mieux imaginer un centre dans lequel tous les contraires se réconcilieraient ? Ou fallait-il la dépasser pour mieux accepter la politique dans son dévouement au bien commun ? Un bien commun qui est censé rassembler, irrigué par l’immanence de préoccupations qui concernent forcément tout le monde.
Ce rejet de l’opposition gauche-droite a réapparu dans les bouleversements de notre XXIe siècle débutant, déchiré entre une mondialisation économique, fructueuse mais aussi angoissante, et une omniprésence numérique, elle aussi regorgeant de solutions grandioses aux problèmes du moment mais ressentie parfois comme destructrice de notre liberté. Et des voix se sont élevées : pour affronter un inédit permanent, il faut penser le politique autrement, se délester enfin de ces gauche et droite pétrifiées dans une conception périmée de la réalité. Luc Ferry, Guy Sorman, Emmanuel Macron croient comprendre le monde au-delà d’une dualité à leurs yeux étouffante.
Mais peut-on se débarrasser ainsi de ces deux balises qui bornent le territoire du politique depuis plus de deux siècles ? Je ne le pense pas. La droite et la gauche ne sont pas uniformes. Elles ne ressemblent pas à des blocs erratiques que l’histoire aurait déposés dans une posture éternellement immobile. Gauche et droite ont toujours muté, se sont rapprochées, puis éloignées ; elles se sont parfois emprunté des arguments, mais ont surtout appris à négocier, d’abord dans le cadre feutré des parlements.
Le libéralisme commence sa carrière sur le flanc gauche de l’échiquier politique avant d’incarner le centre, puis de se fixer sur le centre droite. Les idées circulent et alimentent dans des contextes toujours mouvants la droite et la gauche, piliers du cadre réflexif qui éclairera la vie politique : la nation n’a-t-elle pas été une revendication de gauche avant d’être récupérée, dès la fin du XIXe siècle par une droite de plus en plus extrême ?
Aujourd’hui diffère-t-il d’hier ? Au fil du temps, c’est entre l’égalité et la liberté que le curseur a couru, dessinant au gré de ses pérégrinations de nouvelles configurations politiques mais toujours articulées sur une droite et une gauche, elles-mêmes animées par des approches plus ou moins antagoniques du rôle de l’Etat.
Cette réalité va-t-elle changer ? La digitalisation du monde crucifie-t-elle ce schéma habituel ? Non. Droite et gauche condensent deux visions de base opposées de l’Homme : la gauche et la droite ne vivent-elles différemment le rapport au droit, la rôle du hasard, de la répression ou de la prévention ? La droite et la gauche aident à se repérer dans le maquis des idées, à faire des choix. Et c’est dans le dialogue, en gros entre liberté et égalité, qui les relient que le centre prend concrètement forme, matrice des compromis qui rendent la vie en commun la meilleure possible.

THOMAS JUCH, MEMBRE DU COMITÉ DES JLRG ET JLRS
OUI AU COURAGE POLITIQUE, NON À LA STRATÉGIE ÉNERGÉTIQUE 2050!
Cela fait partie du jeu politique d’être capable de faire des compromis. Le PDC semble toutefois confondre recherche de compromis avec absence de colonne vertébrale idéologique. Peut-être que cela explique la perte continue de sièges de ce parti qui s’est poursuivie à Fribourg en novembre.
Il n’est pas surprenant que la Stratégie énergétique 2050 soit le produit de leur Conseillère fédérale Doris Leuthard, incontestable cheffe du parti pivot.
La Stratégie énergétique 2050 est même le chef-d’œuvre de Doris. La pièce législative qui doit la faire entrer dans l’histoire. La beauté de cet exercice législatif ?
Pratiquement tout le monde reçoit une subvention ! Les nouvelles énergies renouvelables bien sûr avec le photovoltaïque tout en haut de l’affiche; l’énergie hydraulique pour satisfaire les appétits des Cantons alpins (qui pourront continuer de taxer l’eau qui descend de la montagne par la redevance hydraulique…); tous les propriétaires d’immeubles qui pourront payer une partie de leur travaux grâce au généreux programme Bâtiments; bien évidemment aussi toutes les PMEs qui font ces travaux; les grandes entreprises du pays enfin qui ont réussi à maintenir leur droit d’être préservées des taxes sur le CO2 et sur l’électricité.
Alors tout le monde est content ? Pas vraiment. Ce petit jeu va coûter cher à la population et aux PMEs. Plus de 2 milliards par an et pour longtemps. Et toute cette agitation ne répond pas à la question principale : comment allons-nous sécuriser notre approvisionnement pour les
prochaines décennies ? On a décidé de quitter le nucléaire. Soit. Mais on le remplace par quoi. Les renouvelables ne remplaceront au mieux que 50% et cela de manière coûteuse. Une des idées de l’administration est de nous mettre à la diète : réduire notre consommation d’énergie de 43% (par rapport à 2000). Et il ne faudra pas oublier d’éteindre la lumière : la consommation d’électricité doit baisser de 13%…
On veut découpler la consommation d’électricité et les performances économiques. Mais si cette hypothèse d’une rupture durable se révèle impossible, la mise en œuvre de la Stratégie énergétique 2050 freinera massivement la compétitivité de l’économie suisse.
Heureusement, l’UDC et plusieurs associations économiques ont lancé un référendum. Avec le soutien des JLR (nos aînés étant plus timorés, même si quelques PLR se sont mobilisés).
Le succès électoral du PLR (assez récent, il ne faut pas l’oublier) est le fruit d’une ligne cohérente. Gardons cette ligne. Défendons la prospérité du pays que met en péril la stratégie énergétique. Mobilisons-nous pour signer et faire signer le référendum !